Accéder au contenu principal

Conflit d’intérêts dans les contrats de concession : le Conseil d’État précise les contours

Dans une décision du 17 avril 2025 (CE, n° 501427, Société Consortium Stade de France), le Conseil d’État apporte une clarification importante sur la notion de conflit d’intérêts en matière de passation de concessions publiques.

Saisi par la société Consortium Stade de France, candidate évincée du contrat d’exploitation du Stade du même nom, le juge administratif a été amené à se prononcer sur les conditions dans lesquelles les liens entre un candidat et un tiers peuvent constituer une atteinte au principe d’impartialité.

Le grief portait sur les relations entre la société attributaire (GL Events Venues) et la Fédération française de rugby, à l’origine d’engagements susceptibles d’influencer l’attribution du contrat. Le requérant estimait que ces liens caractérisaient une situation de conflit d’intérêts, prohibée par l’article L. 3123-10 du Code de la commande publique.

Or, le Conseil d’État rappelle une limite essentielle : le conflit d’intérêts suppose une participation directe ou une influence potentielle sur la procédure de passation. En l’espèce, les fédérations sportives n’étaient ni associées à la procédure, ni en mesure d’en altérer l’issue. Dès lors, la seule prise en compte des engagements obtenus auprès de ces tiers par les candidats ne suffit pas à caractériser un manquement au devoir d’impartialité.

Ce faisant, la haute juridiction confirme une lecture restrictive du champ d’application du principe d’impartialité dans les marchés publics et concessions, centrée sur le rôle effectif des acteurs dans la procédure.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Location meublée de courte durée à Bordeaux : ce que vous devez savoir

  La location meublée de courte durée, souvent associée à des plateformes comme Airbnb, est soumise à une réglementation stricte à Bordeaux. En tant que propriétaire ou gestionnaire, il est essentiel de comprendre ces règles pour éviter des sanctions importantes. 🏠 Résidence principale : une limite de 120 jours par an Si vous louez votre résidence principale, la loi vous autorise à le faire pour une durée maximale de 120 jours par an. Au-delà de cette limite, des sanctions peuvent être appliquées. 🏢 Résidence secondaire : autorisation et compensation obligatoires Pour louer une résidence secondaire, vous devez obtenir une autorisation de changement d’usage auprès de la mairie. Cette autorisation est conditionnée à une compensation : transformer un local commercial en logement pour compenser la perte de logement due à la location touristique. 📋 Déclaration et enregistrement Toute location meublée de courte durée doit être déclarée en mairie et obtenir u...
  Syndic de copropriété et Airbnb : quels sont ses pouvoirs ? 🏢 Syndic de copropriété et locations Airbnb : que peut-il (vraiment) faire ? Avec l’essor des plateformes comme Airbnb , les tensions montent parfois dans les immeubles en copropriété. Nuisances sonores, allées et venues incessantes, sentiment d’insécurité... Les copropriétaires s’interrogent : le syndic peut-il interdire ou limiter ces locations meublées de courte durée ? Quels sont ses droits et obligations ? Voici l’essentiel à savoir. ⚖️ 1. Le syndic : exécutant, pas législateur Le syndic de copropriété n’est pas une autorité de police ni un juge. Il ne peut pas interdire de sa propre initiative les locations type Airbnb. 📌 Son rôle : faire respecter le règlement de copropriété et exécuter les décisions prises en assemblée générale (AG). 📃 2. Ce que dit le règlement de copropriété Avant toute chose, il faut lire le règlement de copropriété . D...

Locations touristiques à Paris : la nouvelle loi Le Meur ne s’applique pas aux infractions anciennes

Depuis plusieurs années, les grandes villes françaises – à commencer par Paris – luttent contre le développement excessif des locations touristiques type Airbnb. Pour y parvenir, elles s'appuient sur une législation stricte encadrant le changement d’usage des logements d’habitation. La loi dite « Le Meur », entrée en vigueur le 21 novembre 2024, visait justement à renforcer l’arsenal juridique des municipalités. Elle introduit notamment deux périodes de référence (et non plus une seule) permettant de prouver qu’un logement est bien destiné à l’habitation, condition préalable à toute interdiction de location touristique. Mais un arrêt de la Cour de cassation du 10 avril 2025 vient rappeler un principe fondamental : une loi plus sévère ne peut pas s’appliquer rétroactivement. 📌 Contexte : un contentieux parisien Dans l’affaire jugée, la mairie de Paris poursuivait une société propriétaire d’un appartement, loué à un dirigeant qui, à son tour, le sous-louait en meublé de tourisme....